Il était une fois trois vaillants religieux – les abbés Georges Dubuc et Alphonse Desharnais ainsi que soeur Sainte–Cécilienne (Claire Gauthier) de la communauté des Soeurs de l’Assomption de la Sainte–Vierge qui, désireux de doter le diocèse de Nicolet d’un camp de formation à l’intention des chefs d’équipe du mouvement de la J.E.C. (Jeunesse Étudiante Catholique), plaidèrent si bien cette cause auprès de leur évêque, Mgr Albini Lafortune, qu’ils purent, en août 1948, inaugurer ce camp dont ils avaient découvert le site enchanteur quelques mois auparavant.



En effet, après plusieurs recherches, ils avaient jeté leur dévolu sur un vaste pâturage (propriété de M. et Mme Edmond Duval) qui s’ouvrait sur le fleuve Saint-Laurent en un endroit anciennement appelé "La Pointe au Sable" et où des marins avaient érigé un imposant phare…



Le Camp Notre-Dame-de-la-Joie était né!… Jusqu’en 1956, la J.E.C. est clairement la raison d’être du camp qui, animé par le leitmotiv du mouvement VOIR – JUGER – AGIR, devient une précieuse et étonnante école de formation et ce, tant pour les campeurs que pour les dévoués et pétillants jeunes qui y oeuvrent bénévolement. Puis, petit à petit, on y ajoute divers types de séjours répondant aux besoins des jeunes de chaque époque. Mais constamment, que ce soit pendant les années '60 au cours desquelles il est en quasi symbiose avec les écoles ou pendant les années '70, marqu&eacutees au coin de la collaboration avec Jeunesse du Monde et Mond’amis ou encore pendant les dernières décennies du XXe siècle, au cours desquelles il s’ouvre à de nouvelles clientèles entre autres, les personnes vivant avec une déficience intellectuelle, toujours donc, le Camp Notre-Dame-de-la-Joie continue d’axer son action sur la formation intégrale des jeunes.



Sans relâche, ses dirigeants se transmettent le flambeau et veillent à ce que, dans un climat de joie de vivre et de chaleur humaine, ce camp demeure un lieu d’épanouissement et d’apprentissage, une pépinière de jeunes leaders. C’est pourquoi, voguant de défis en thématiques et de "pow wow" en feux de camp, en passant par toute la gamme d’activités disponibles (équitation, navigation, tir à l’arc, etc.) le personnel garde sans cesse en tête la mission que s’est donnée le CNDJ: former des leaders engagés chrétiennement.



Sous l’autorité première de l’évêque du diocèse, le camp a été, au fil du temps, tour à tour dirigé de main de maître par les abbés Alphonse Desharnais (1948-49), Georges Dubuc (1948-50), Paul-Émile Gill (1950-51), Armand Traversy (1952), Jean-Jacques Fortier (1953), Victorien Lavigne (1954-55), René Beauchemin (1956-58), Pierre-Paul Lefebvre (1959-64), Gilles Gaudet (1965-71), Claude Baron (1971-77) et Gilles St-Hilaire (1977-1998), tandis que, de son incorporation en 1978 jusqu’en 1992, Mgr Jean-Baptiste Comeau y a imprimé sa marque en tant que président du conseil d’administration. Devons-nous à l’inlassable dévouement de tous ces ecclésiastiques que le CNDJ ait, contre vents et marées, maintenu le cap sur les valeurs ?... Sans doute!... Mais il importe de souligner que, maintenant sous la direction de monsieur Jocelyn Magny, il continue sa mission, tout en modernisant ses activités et en s’adaptant aux besoins de la clientèle. Et qu’ils soient discrets ou connus, nombreux sont ceux qui, pour être passés au CNDJ, ont développé leurs talents et sont devenus des leaders dans leur milieu.



C’est peut–être parce que, comme l’écrivait Gilles St-Hilaire en 1995: "tous les efforts sont réalisés afin que tout le personnel soit compétent, plein d’amour pour les campeurs, persévérant et performant dans le Bien, le Beau et le Vrai"; ce à quoi il ajoutait, citant saint Jean Bosco "Nous devons éduquer avec fermeté et amour; ayons de la compassion pour le présent et de l’espérance pour l’avenir". Voilà pourquoi, plaçant résolument cette oeuvre sous la protection de la Providence et de Notre-Dame de la Joie, les dirigeants du CNDJ déploient ardeur et énergie pour maintenir cette "école de leadership", pour porter bien haut ce flambeau confié par tant de prédécesseurs, pour "tenir le Phare", celui qui, depuis plus de 50 ans, guide, éclaire et rassure une belle jeunesse en quête de sens.